Yangon / Rangoon (Myanmar / Birmanie)

Shwedagon, Yangon, MyanmarSans surprise, nous avons attendu, attendu. Notre chauffeur n’est jamais venu ! Nous arrêtons donc les premiers taxis motos qui passent et rejoignons notre arrêt de bus pour le départ prévu à dix heures. Heureusement, le chemin du retour vers Yangon est bien moins chaotique que l’aller. Quatre heures et demi plus tard, nous voilà arrivés à la gare routière Sud de Yangon. Nous négocions un appel téléphonique depuis un fixe à la gare, puis négocions un taxi pour rejoindre Chad et Kate qui sont bien chez eux.

Marché, Yangon, Myanmar

Chad est un contact de Nicolas qui travaille pour l’un des principaux importateurs de vin du Myanmar. Kate est sa copine de longue date. Ils sont tous deux Américains, ont une trentaine d’années et sont d’excellents hôte. C’est chez eux que nous avons passé notre première nuit au Myanmar deux semaines plus tôt. Nous avions dîné sur leur terrasse tout en ouvrant plusieurs bouteilles de vin. Le lendemain, ils nous avaient emmenés déjeuner dans l’un des meilleurs restaurants de la ville. Le Padonmar est un restaurant de type colonial où l’on sert de nombreuses spécialités du pays aux tables du jardin. La cuisine nous avait déjà semblé variée et délicieuse à notre arrivée. Mais après deux semaines au Myanmar, nous nous rendons compte que la qualité y est vraiment exceptionnelle. Vous l’aurez compris, la gastronomie est le point faible du pays.

Sri Kali Temple, Yangon

Le samedi 22 février, après une bonne nuit chez Chad et Kate, nous nous réveillons à l’aube pour visiter la capitale. En effet, l’itinéraire du Lonely Planet prévoit une journée de marche, de visites et de haltes gourmandes dans la ville. Une fois encore, le programme est beaucoup plus léger que prévu. Nous recommandons un tour à l’intérieur du Strand Hotel (vestige colonial au cachet d’antan), la Botataung Paya (et ses murs couverts d’or; “qu’on les couvre d’or !”), la Moseah Yeshua Synagogue et le Bogyoke Aung San market (gigantesque marché touristique qui vous permettra d’acheter tous vos souvenirs d’un seul coup, mais plus cher que dans les autres villes).

Botataung Paya, Yangon, Myanmar

Arrêtez-vous au Shwe Bali pour déguster un excellent lassi, ou encore au Niar Biryani pour un copieux poulet biryani, vous l’aurez deviné ! Les attractions touristiques de la ville ont un intérêt limité mais il est agréable de s’y balader au milieu des rues grouillantes. La capitale semble être au croisement de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est. Les habitants sont sympathiques et on ne se sent jamais dévisagé. Notons également les nombreux mini-stands de betel où l’on prépare des petits paquets de ces feuilles à chiquer qui teintent les dents d’une couleur pourpre.

Stand de betel, Yangon, Myanmar

En fin d’après-midi, nous partons pour l’attraction principale de la ville, la seule qui en vaille vraiment la peine : Shwedagon, la plus grande pagode du pays. On y tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et on y croise aussi bien des touristes qui se prennent pour des photographes professionnels que des familles locales qui dînent sur les dalles de la pagode. C’est très animé et on apprécie l’effervescence du lieu au coucher du soleil, lorsque les lumières s’allument et font briller de mille feux l’or de la pagode.

Shwedagon, Yangon, Myanmar

Nous rejoignons ensuite Chad et Kate au branché Vista Bar, rooftop avec une vue imprenable sur Shwedagon, puis nous dînons tous les quatre au délicieux restaurant thaï Sabai @ Inya. C’est la fin de notre séjour de deux semaines au Myanmar.

Shwedagon, Yangon, Myanmar

La plage de Ngwe Saung (Myanmar)

La plage de Ngwe Saung et ses cocotiers au Myanmar

Notre bus nous mène de Hsipaw à Yangon en quatorze heures (de 17h à 7h). A Yangon nous devons changer de gare et prenons un second bus à 9h pour aller à Pathein. Ici encore nous devons changer de gare, à moto cette fois-ci et avec des conducteurs qui essaient de nous arnaquer. Puis le trajet se termine par deux heures trente infernales dans un bus pourri au fond duquel nous sommes assis sur d’énormes bidons d’essence. On a intérêt à s’accrocher pour ne pas passer par la porte dans les virages ! Vous l’aurez compris, le backpacker lésine volontiers sur le confort et la sécurité quand il s’agit d’économiser quelques dollars.

Joana fait du snorkeling à Ngwe Saung au Myanmar (GoPro)A seize heures nous arrivons enfin au Yuzana Resort, de qualité moyenne. Nous passons la soirée au restaurant du resort. Le lendemain après-midi, après avoir déjeuné au Silver View Hotel, nous traversons la plage de plusieurs kilomètres de long et faisons une tentative de snorkeling autour des rochers qui séparent le Sud de la plage de la Lovers Island. C’est un échec puisque la visibilité est quasiment nulle. Notons que la plage de Ngwe Saung s’étale à perte de vue sur une bande de sable blanc où les touristes sont plutôt rares puisqu’ils vivent cachés sur les chaises longues (Occidentaux) et dans les bungalows (Birmans) des resorts. Tout cela est magnifique et bien reposant après deux semaines de treks et de transports de nuit.

A trois sur une moto à Ngwe Saung au Myanmar, en souvenir d'Angkor

Le lendemain, nous parvenons à embarquer sur un bateau pour la Birds Island où le snorkeling vaut nettement plus le coup. C’est l’occasion de prendre quelques photos avec la caméra submersible et tout-terrain GoPro que nos familles nous ont offerte à Noël en vue de nos futures plongées autour de Singapour. Au dîner, nous nous rendons au village où nous optons pour des fruits de mer au Golden Myanmar Restaurant. Nous profitons de l’attente des plats pour acheter des cartes postales que nous rédigerons plus tard. Nous rentrons à l’hôtel à deux sur une moto en souvenir d’une virée similaire au milieu des temples d’Angkor un an et demi plus tôt. Rendez-vous est pris avec notre chauffeur pour rejoindre la gare routière le lendemain matin vendredi 21 février.

Chapeaux sur la plage de Ngwe Saung au Myanmar

Trek autour de Hsipaw (Myanmar)

Un enfant nous prend en photo à Hsipaw au Myanmar

Depuis Nyaungshwe il nous faut rejoindre Shwenyaung (on finirait par s’y perdre) en tuk-tuk. Un bus passe nous prendre à 14h15 et c’est parti pour treize heures quinze de trajet avec la climatisation et des sièges confortables. Malheureusement la télévision tourne en boucle avec des séries et des clips vidéo birmans. Nous arrivons donc à Hsipaw à 3h30 du matin et attrapons un tuk-tuk pour Mr Charles Guesthouse. Nous pensions Hsipaw hors des sentiers battus (notamment à cause du temps de trajet pour y parvenir) mais nous apprenons que l’hôtel est complet. Nous finissons par négocier une chambre hors de notre gamme de prix (mais avec une réduction) sous condition de libérer la chambre avant 10h. Il fait vraiment froid à Hsipaw et nous sommes ravis de nous glisser sous la couette de nos lits individuels. L’eau chaude de la douche est une bénédiction.

Nouilles séchant au soleil à Hsipaw au Myanmar

Réveillés aux aurores, nous profitons d’un petit-déjeuner pantagruélique puis rencontrons notre guide afin de discuter des différentes options possibles pour le trek. Nous optons pour deux jours et une nuit dans un village Shan Palong. Nous partons à 8h30 à la suite de notre jeune guide Jojo et accompagnés de Sophie et Alexandre venus de Montréal, ainsi que de l’Israélienne Nama et d’un Norvégien un peu frimeur. Jojo s’avère être un joyeux drille qui soutient que son grand-père a vécu très vieux grâce aux nombreux cheerots qu’il fumait chaque jour, et dont la connaissance du français se limite à « si si la famille ! ». On aurait bien aimé être là pour voir nos prédécesseurs lui apprendre cette phrase.

Bébé buvant la boisson locale à Hsipaw au Myanmar

Sur le chemin, avant la sortie de la ville, nous nous arrêtons devant des maisons à l’extérieur desquelles pendent de longs fils blancs. Ce sont des nouilles qui viennent d’être confectionnées et que l’on fait sécher pour une meilleure conservation. Au détour d’un chemin nous croisons des enfants qui chevauchent un buffle d’eau, parfois debouts sur celui-ci ! L’un voulant nous impressionner finit par tomber de son buffle mais, plus de peur que de mal, il n’a rien. Première pause thé dans un village où notre guide nous fait goûter une boisson locale très sucrée que nous n’apprécions guère, à la différence du bébé de la maison qui se régale de nos restes. A la sortie de notre pause, nous sommes pris en embuscade par une horde d’enfants qui nous arrachent nos appareils photos des mains pour se prendre en photos les uns les autres, avec ou sans nous. Après cet épisode amusant et inattendu, nous reprenons la route et notre jeune guide nous propose d’emprunter un raccourci ombragé. Nous acceptons.

Les enfants se prennent en photo à Hsipaw au Myanmar

Quelle erreur ! Après avoir grimpé une colline escarpée notre guide nous propose de faire une pause. Il disparaît et nous le voyons au loin courir dans toute la plaine à la recherche d’habitants. Nous comprenons alors qu’il est perdu ! Après plus d’une heure de cavalcades notre guide déclare forfait et nous annonce que nous devons redescendre la colline. Il est deux heures de l’après-midi et nous commençons à avoir faim. Il réussit à nous arranger un déjeuner dans la cabane de la seule famille encore présente dans la plaine, au plus grand déplaisir des enfants et surtout de la petite dernière qui pleure, terrorisée, pendant plus d’une heure.

Collines autour de Hsipaw au Myanmar

Nous repartons le long de chemins escarpés pour arriver au village où nous devons passer la nuit. Arrivés dans la maison où nous allons loger, en attendant de diner, nous partageons des bières en fumant des cheerots et en écoutant notre guide nous raconter diverses histoires. Comme partout, la conversation finit sur la politique, arrosée d’alcool de riz local, et notre guide critique le pays assez ouvertement. Nous dînons de riz et plats cuisinés par nos hôtes. Pour un village où nous n’étions pas censés passer la nuit, l’accueil est parfait. Seul bémol, les toilettes au fond du jardin, qu’il faut traverser la nuit, seulement éclairé par la lune, de quoi se rappeler des films d’horreur seul dans la montagne.

Dîner dans un village Shan près de Hsipaw au Myanmar

Le lendemain nous quittons le village à huit heures trente. Notre guide, un peu piteux de la veille, mandate un vieux villageois édenté et en tongs pour nous guider dans les plaines. Malgré son grand âge et son manque d’équipement, il marche vite et nous avons parfois du mal à suivre son rythme. Après quelques heures de trek, nous rejoignons la route où un véhicule nous attend pour nous conduire aux sources chaudes locales. Nous ne sommes pas rassurés car nous avons un bus à prendre 16h30 et notre escapade de la veille nous a quelque peu retardés puisque le village où nous devions passer la nuit était plus proche des sources d’eau chaude. Nous décidons de faire confiance à notre guide et suivons le groupe.

Femmes Shan près de Hsipaw au Myanmar

Au milieu d’une montée, notre tuk-tuk tombe en panne et nous devons en descendre. Notre guide arrête un véhicule sur la route, nous montons pour nous rendre compte que l’arrière est plein de foin et de purin dans lequel nous pataugeons. Nous finissons par arriver aux sources d’eau chaude dans lesquelles nous prenons un rapide bain non mixte, Joana enroulée dans un foulard selon la mode locale. Nous déjeunons ensuite de nouilles locales et partons avant notre groupe pour rejoindre Tony’s Guesthouse à temps. Nous prenons une courte douche et partons prendre notre bus, poursuivis par la malchance puisqu’il se met à pleuvoir des trombes d’eaux pendant notre courte marche à pied. Nous montons dans le bus, direction la plage !

Rizières près des sources d'eau chaude près de Hsipaw au Myanmar

Lac Inle (Myanmar)

Pêcheur acrobate sur le lac InléJeudi 13 février à quinze heures, nous arrivons au Joy Hotel de Nyaungshwe après avoir récupéré nos sacs à dos dans un hôtel voisin. La Golden Lily Guesthouse de Kalaw nous avait réservé une chambre à vint-deux dollars avec salle de bain commune et eau chaude. Nous avons bien fait puisque l’hôtel est complet. Nous prenons une bonne douche puis laissons nos vêtements sales à l’accueil. Il est temps de traverser le marché qui touche à sa fin pour rejoindre la Unique Superb Food House et y boire un rafraichissant jus de fruits.

Lac Inlé

Puis Joana ira se faire masser une heure au Win Nyunt Traditional Massage pour sept dollars. Le massage birman ressemble au massage thaïlandais : il se fait habillé et la masseuse pratique des points de pression sur tout le corps. Le moment le plus étrange se produit lorsque la masseuse (loin d’être légère) place tout son poids sur un point du derrière de la cuisse pendant une trentaine de secondes. Pendant tout ce temps on souffre le martyre et se demande pourquoi on s’inflige cela et puis la masseuse descend et une vague de chaleur envahit la cuisse puis toute la jambe et l’on se sent incroyablement léger ! Pendant ce temps, Nicolas est rentré se connecter à Internet pour l’unique demi-heure de ces deux semaines au Myanmar.

Marionnettes traditionnelles lac Inlé

Nous nous retrouvons ensuite pour un copieux dîner à l’un des stands du marché de nuit : Myanmar Beer, brochettes grillées, soupe de nouilles et salade. Puis nous nous rendons au Aung Puppet Show où  pour trois dollars nous assistons à une demi-heure de marionnettes traditionnelles manipulées par un seul homme en rythme avec une musique enregistrée. Artisanal et original. De retour au Joy Hotel, nous goûtons du vin birman pour la première fois. Il s’agit d’un Sauvignon Blanc 2012 du Red Mountain Estate, tout à fait honnête, que Chad (dont nous vous parlerons plus tard) nous a offert avant notre départ de Yangon.

Birmane lac Inlé

Le lendemain nous partons en bateau sur le lac avec les deux Autrichiennes rencontrées pendant le trek. Un bateau coûte quinze à dix-huit dollars pour la journée.  Nyaungshwe est situé au bord d’une rivière qui se jette dans le lac au Nord. A peine arrivés sur celui-ci nous avons l’opportunité de prendre en photo deux pêcheurs en habit traditionnel avec des cônes en osier en guise de filet qui pagaient avec leur jambe enroulée autour d’une rame en bois. L’un deux atteint notre bateau pour nous montrer le fruit de sa pêche et prendre la pause. Malheureusement il demande ensuite de l’argent de façon insistante. Les autres pêcheurs du lac sont habillés normalement et utilisent des filets en nylon. Nous comprenons vite que le lac Inle est le Disneyland local. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Jardins flottants lac Inlé

Premier arrêt à un atelier de bijoux en argent, c’est le début d’une longue matinée à être baladé d’ateliers de bijoux en ateliers de tissage aux prix exorbitants. Une écharpe en lotus est vendue cinq cents dollars ! Les trajets en bateau sont tout de même agréables puisque nous traversons des villages sur pilotis et des canaux plein de lotus bordant des maisons traditionnelles. Après déjeuner nous visitons la pagode Phaung Daw U, la plus visitée de l’état Shan. Elle abrite des statues de Buddha devenues difformes à cause des milliers de feuilles d’or dont les fidèles les recouvrent. Il y a beaucoup de marchands autour de la pagode, qui vendent les mêmes souvenirs que partout ailleurs dans le pays mais à des prix plus élevés.

Temple des chats sautant lac Inlé

Nous négocions avec le capitaine de notre pirogue pour ne pas aller voir les femmes girafes et ne visiter que les jardins flottants et le monastère Ngaphechaung ou monastère des chats sautant où plus aucun chat ne saute. Nous ne voulons pas voir les femmes girafes pour ne pas perpétuer une tradition qui aurait vraisemblablement disparu si les Birmans ne s’en étaient pas servis pour attirer les touristes. Les jardins flottants sont constitués de bandes de terre cultivées depuis les pirogues des paysans qui naviguent entre les différentes bandes. C’est intéressant. Le monastère Ngapechaung n’échappe pas aux marchands mais est original car tout en teck et sur pilotis. Il y fait frais et on peut y admirer de nombreux Bouddhas dans une atmosphère apaisée.

Douceurs birmanes lac Inlé

De retour à Nyaungshwe nous prenons le thé au Thu Kha Coffee, accompagné d’un beignet à la noix de coco et d’un cookie. Puis nous nous dirigeons vers le Miss Nyaungshwe Restaurant pour rédiger quelques artciles de blog arrosés de lassis, jus de fruits, puis caipirinhas au rhum local à un dollar cinquante le verre. Un peu guillerets, nous rentrons à l’hôtel pour tester la demi-bouteille de Red Mountain Estate 2012 Shiraz-Tempranillo offerte par notre ami Chad à notre départ de Yangon.

Red Mountain Estate vin birman

Le lendemain matin, nous enfourchons les vélos de l’auberge pour nous rendre au Red Mountain Estate, situé non loin du lac, à quelques kilomètres de la ville. Celui-ci appartient à un Birman et est géré par un Français. Le domaine a été créé en 2002 et les premières vignes ont été plantées l’année suivante. Il y a aujourd’hui 20 hectares autour de la propriété, ainsi que 55 hectares supplémentaires un peu plus loin. Nous goûtons un blanc sec, un rosé, un Shiraz-Tempranillo (moins bon que la veille) et un vendange tardive demi-sec. Globalement les vins sont corrects mais pas assez bons pour titiller nos papilles. Nous remarquons que les bouteilles ont été ouvertes la veille. La vue depuis la propriété est incroyable et nous rentrons au village après en avoir un peu profité. Nous déjeunons au Smiling Moon Restaurant où le poulet grillé est divin.

Red Mountain Estate vin birman

Kalaw et trek Kalaw-lac Inlé (Myanmar)

Massala Tea KalawMardi 11 février nous embarquons dans le bus pour Kalaw. Celui-ci arrive devant notre auberge à sept heures cinquante et est plein d’Occidentaux, ca nous change du train ! Ce trajet est si touristique qu’à la pause déjeuner les toilettes sont réparties entre toilettes pour touristes et toilettes pour Birmans. Nous arrivons à Kalaw sept heures plus tard et découvrons une charmante petite ville de montagnes. Nous passerons la nuit à la Golden Lily Guesthouse, recommandée par le Routard et le Lonely. La nuit y coûte seulement sept dollars pour une chambre avec salle de bain commune avec eau chaude. C’est une première et ce sera la dernière dans ce pays où le logement est très cher. Nous y réservons également notre trek de deux jours en direction du Lac Inle. On nous promet un trek sur des routes éloignées des touristes, limité à six personnes par groupe et par village où nous séjournerons.

Femme et enfant Shan - Trek Kalaw-Lac Inle

Nous partons ensuite faire un tour du marché, sans intérêt, avant de nous installer à la terrasse de la Tetnaywin Teahouse, recommandée par le Lonely Planet. L’atmosphère typique décrite par le guide est au rendez-vous et nous sympathisons brièvement avec des papis motards. Petits souvenirs de l’Inde à l’aide de samosas et chai (thé noir au lait concentré). Nous dînons ensuite au Pyae Pyae Shan Noodle, petit restaurant délicieux et très bon marché.

Femme et enfant Shan - Trek Kalaw-Lac Inle

Le lendemain, nous laissons les bagages à l’hôtel et montons dans un tuk-tuk afin de rejoindre notre guide, parti la veille avec une groupe de trois personnes ayant opté pour le trek de trois jours. En effet, le trek de deux jours commence par une heure de tuk-tuk dans une partie de la campagne que le trek de trois jours parcourt à pied. Nous serons donc sept : deux Autrichiennes fort sympathiques, un couple de Canadiens incroyablement lent et une Chinoise de Beijing. Nous marchons depuis un marché Shan (ethnie principale de l’état Shan dans lequel nous nous trouvons) jusqu’à un monastère pour le déjeuner. En chemin, nous traversons un village plutôt désert. Au déjeuner, première déception quand nous constatons que nous sommes six groupes à manger au même endroit. Ca commence bien pour un trek qui se voulait hors des sentiers battus.

Marché Shan - Trek Kalaw-Lac Inle

La déception s’accroit tout au long de l’après-midi quand nous croisons à plusieurs reprises des groupes de touristes, un hôtel en construction et même un coin buvette. Paroxysme le soir quand nous arrivons dans le même village que les cinq autres groupes ! Quoiqu’il en soit, les paysages sont vraiment beaux, les enfants souriants et nous assistons à la toilette dans la rivière d’une famille birmane avec ses bœufs qui méritent eux aussi le gel douche. Tout au long de notre marche, nous traversons des plaines sèches, des rizières en terrasse avec de moyennes montagnes à l’horizon. Les enfants nous accueillent de « Bye bye » en agitant la main pour nous dire bonjour.

Etat Shan - Trek Kalaw-Lac Inle

A peine arrivés au village de l’ethnie Pa-o dans lequel nous passerons la nuit, nous suivons Krishna, notre guide népali, au sommet d’une montagne afin d’admirer le coucher du soleil à côté d’un monastère bouddhique. Dommage que les nuages gâchent un peu le spectacle, tandis qu’un chaton noir se joint à nous pour grignoter les chips et le thé offerts par les moines. De retour au village, nous dînons à la bougie dans la pièce qui nous sert de chambre, à l’étage d’une maison en bois. Nous sortirons ensuite passer un moment au coin du feu à rigoler avec deux femmes Shan (ethnie plus large à laquelle appartiennent les Pa-o) tout en ouvrant des cacahouètes. Les femmes Shan sont reconnaissables à l’écharpe orange fluo à carreaux qu’elles portent sur leur tête. La nuit est froide mais heureusement les couvertures sont épaisses.

Enfant Shan - Trek Kalaw-Lac Inle

Le lendemain nous repartons pour plusieurs heures de marche durant lesquelles nous croiserons de nouveaux touristes ayant vraisemblablement passé la nuit dans d’autres villages. Vers neuf heures, nous traversons une cour d’école et assistons à l’arrivée des maitresses ainsi qu’au chant de l’hymne national qui inaugure la journée et précède un certain nombre de questions posées aux enfants. Ceux-ci entrent ensuite en classe à la file indienne après avoir soigneusement déposé leurs tongs à l’entrée. Quatre heures plus tard, nous finissons notre deuxième journée de trek  sur un marché touristique qui remballe ses souvenirs.

Notre guide Krishna - Lac Inle

Nous avons bien grimpé durant la première journée puisque le village Pa-o est situé à 1 900 mètres d’altitude (très haut, contrairement à son nom !), soit 600 mètres au-dessus de Kalaw, notre point de départ. Nous remercions Krishna qui a su égayer notre marche de ses quelques énigmes. Néanmoins, nous comptons beaucoup sur notre prochain trek depuis Hsipaw, puisque celui-ci était franchement trop touristique. Il est temps d’embarquer sur un bateau à moteur pour traverser le lac Inle qui nous mènera en une heure à Nyaung Shwe, au Nord de celui-ci.

Massala Tea - Kalaw

Bagan et ses temples (Myanmar)

Train de nuit Yangon Bagan MyanmarNous embarquons dans un train pour Bagan depuis Yangon. Nous avons payé trente dollars et nous attendons donc un certain confort par rapport aux autres pays de la région (Vietnam, Inde, Indonésie). Oui, nous sommes nouveaux au Myanmar ; et nous allons vite déchanter. Point de vue confort, nous sommes plus proches de la classe économique indonésienne à trois dollars que de la seconde classe de la SNCF à trente dollars en Prem’s. Les fauteuils en bois mais recouverts de coussins sont à angle droit et laissent peu de place à nos jambes et nos augustes postérieurs. Les vingt prochaines heures vont être très très longues. On regrette que la classe couchette à cinquante dollars était complète, d’autant plus que nous apprendrons plus tard que c’était le grand luxe : quatre par cabine spacieuse, de vrais lits et la possibilité de tromper avec l’alcool de ses voisins.

Temples Bagan Myanmar

Malgré son absence de confort, le train permet d’échanger des sourires avec ses voisins birmans et de découvrir des paysages et des scènes de vie inaccessibles autrement : chantiers sans machines sur lesquels les matériaux lourds sont tractés par des hommes à l’aide d’une corde, campements sur les rails, tables des billards dans des villages pauvres et reculés, pagodes au sommet de rochers escarpés, marchés à grande échelle improvisés sur les quais de gare, et surtout le sourire des enfants qui courent comme des dératés pour saluer le passage du train. L’un d’entre eux à même failli s’étaler par terre à cause du pantalon qu’il avait à peine remonté à la sortie des toilettes. On partage aussi quelques fruits avec la grand-mère d’en face au sourire protecteur, on achète des samossas et des œufs de caille aux vendeuses à travers les fenêtres et on donne nos bouteilles d’eau vide aux gamins qui arpentent les wagons à la recherche de celles-ci. Nous sommes secoués par le train sur trois dimensions et atteindrons même le point où nous envisageons de dormir à même le sol, dans la travée centrale, sur l’exemple de nombreux Birmans !

Coucher de soleil Temples Montgolfières Bagan Myanmar

A dix heures nous arrivons enfin à Bagan et les chauffeurs de tuk-tuk, comme partout ailleurs, se jettent sur nous tels des vautours sur leur proie. Quand on n’a pas réussi à dormir plus de vint-cinq minutes d’affilée durant les vingt dernières heures, le réveil est difficile et nous nous empressons de nous joindre à un couple germano-américain ayant déjà négocié un prix correct. A l’entrée de la ville, nous devons nous acquitter d’un droit de quinze dollars. Nous optons pour la May Kah Lar Guesthouse à Nyaung U, ville située au Nord-Est du complexe de temples de Bagan et sans doute la moins chère des trois villes possibles (avec Old et New Bagan).

Prières bouddhistes Temple Bagan Myanmar

Une fois nos sacs à dos déposés dans notre chambre à vingt dollars avec chambre de bain commune et sans eau chaude, nous louons deux vélos à un dollar la journée chacun, nous déjeunons rapidement au Cheri Land Restaurant (délicieux poulet à l’orange et poulet kabab). Puis nous partons à la conquête des temples de Bagan, malgré l’absence de sommeil et la chaleur accablante. En effet, notre but est de gagner le plus de temps possible tout au long de notre itinéraire, afin de passer quelques jours sur la plage.

Temple Htilominio Bagan Myanmar

L’arrivée au premier temple le Htilominio nous fait l’effet d’une douche froide : le temple est encerclé de vendeurs qui heureusement nous laissent en paix car c’est l’heure du déjeuner. Nous sommes déjà bien loin de l’image du Bagan isolé que nous avions imaginé. Il y a certes moins de touristes qu’à Angkor mais les vendeurs sont en général plus pressants. Nous avons également trouvé que les temples étaient moins variés. Il y a en général quatre entrées aux quatre points cardinaux menant à quatre buddhas au centre, mis en valeur avec des guirlandes électriques multicolores. On passe d’un buddha à l’autre par des couloirs souvent sans intérêt. Notons quand même que la plupart des pagodes sont encore en activité et que l’on croise finalement plus de touristes birmans qu’internationaux.

Moine bouddhiste Tablette Temples Bagan Myanmar

Nous avons ensuite poursuivi notre chemin vers Old Bagan et ses temples. A proximité de la pagode Mahabodhi, Joana s’est fait appliquer du tanakha sur les joues. La grande majorité des femmes et des enfants birmans en portent : il s’agit d’une pommade jaunâtre obtenue par le frottement de l’écorce d’un morceau de bois sur une surface recouverte d’eau. Le tanakha aurait pour vertu de protéger la peau du soleil tout en la rendant plus belle et moins grasse. Nous nous rendons ensuite aux temples Shwegugyi (que l’on peut escalader), Thatbyinnyu et d’Ananda. Le tanakha de Joana fait rire toutes les Birmanes (touristes ou vendeuses) qui lui lancent des « very beautiful » ! Nous visitons ensuite les temples du village Myin Kaba, spécialisé dans le travail de la laque. Nous y visitons les temples Gubyaukgyi, Myinkaba, Manuha, Nanpaya et Abeyadana dont les superbes fresques, parfois presque intactes, se découvrent à la lueur d’une torche (venez avec la vôtre). C’est dans le premier de ces temples, le Gubyaukgyi que nous avons pu observer les plus belles. Nous vous recommandons d’ailleurs de privilégier ces temples, quitte à éviter les plus touristiques.

Tanaka Myanmar

Dernière étape de la journée, la pagode Shwesandaw pour le coucher du soleil. Les étages supérieurs sont bondés et on se bouscule pour prendre quelques photos. C’est l’occasion de découvrir les montgolfières qui survolent fièrement la plaine. Le coucher du soleil n’est pas à la hauteur de nos attentes et nous nous empressons de regagner Nyaung U avant qu’il ne fasse trop nuit. C’est raté puisque nous nous perdons à deux reprises. Nous atterrissons finalement au Nu Wa Restaurant, sans touristes mais au délicieux et copieux curry birman, spécialité du pays. Nous nous endormons à dix-neuf heures trente, record d’une vie sans doute ! A notre décharge nous avions à peine dormi la nuit précédente et pédalé tout l’après-midi sous le soleil.

Lever de soleil Montgolfières Temples Bagan Myanmar

Lundi matin le réveil à cinq heures n’en est pas moins difficile et nous prenons notre douche froide sans réveiller le soleil. Il est temps d’enfourcher nos montures. Nicolas décide de ne pas enfiler sa polaire, erreur qu’il regrettera pour le reste des vacances. Les nuits birmanes sont fraîches. Quoi qu’il en soit, grands princes, nous guidons un couple hispano-québecois jusqu’au temple Buledi pour le lever du soleil. On est loin de la déception de la veille : tout en pédalant dans le noir pour rejoindre le temple, des ombres se dessinent peu à peu dans la plaine. En arrivant au temple nous prenons conscience de l’étendue du site dont les stupas sortent peu à peu de la brume. Le soleil prend son temps pour apparaître mais nous ne sommes pas déçus d’avoir attendu ce grand seigneur puisque sa lenteur nous permet d’admirer les différentes couleurs de la campagne et également les montgolfières, beaucoup plus nombreuses que la veille.

Rouleuse de cigares

Visite ensuite du temple de Dhammayangyi, gigantesque et pyramidal, avant de rejoindre Nyaung U et notre guesthouse pour un copieux petit-déjeuner composé de thé vert, banane, papaye, pancake, toasts et œuf. S’en suit un tour dans la ville avec notamment la fabrique de cheerot que nous avons pu débusquer grâce au Routard. Les cheerot sont les cigares birmans roulés à la main et environ sept fois plus légers qu’une cigarette classique. Seules les femmes s’occupent de leur confection et celles-ci prennent le temps de nous montrer le roulage et la fabrication des filtres, tout en nous en offrant un à chacun. Nous repartons deux paquets en poche afin de les faire découvrir à nos amis de Singapour. Direction ensuite le marché où l’on trouve de tout et où nous achetons deux pantalons multicolores que les vendeuses retouchent sur place à l’aide d’une machine à coudre à pédales Singer.

Couturière Myanmar

Nous marchons ensuite vers la pagode Shwezigon, située à l’extrémité Nord-Ouest de Nyaung U. En chemin, nous négocions un exemplaire photocopié de « Burmese Days » de George Orwell pour deux dollars cinquante. Au passage, son expérience en Birmanie lui aurait inspiré « 1984 ». La pagode imposante et recouverte de peinture dorée est l’une des trois principales du pays. Pas trop de monde pour autant, sans doute car il est l’heure de déjeuner. Nous en profitons pour marcher jusqu’au fleuve Irrawaddy dont la largeur est nettement réduite du fait de la saison sèche. Il est possible de s’y promener en bateau et de visiter quelques pagodes reculées. Mais nous préférons passer l’après-midi sur une calèche, après avoir déjeuné de copieux mais chers lassis, chapatis, raita et thali à l’Aroma 2.

Shwezigon Bagan Myanmar

Il est temps de négocier une après-midi à bord d’une calèche et nous tombons d’accord sur douze dollars. Notre cocher parle un peu anglais et nous discutons tandis que nous arpentons des chemins ombragés ou non mais en tout cas loin de toute automobile. Nous visitons les temples proches du village de Minnanthu, au Sud-Ouest de Nyaung U. Peu accessibles à vélo, ceux-ci sont délaissés par les touristes et nous les recommandons donc pour l’originalité de certains et les jolies fresques de la plupart (n’oubliez pas votre lampe torche). Nous faisons vite le tour du temple Izagawna, occupé par une famille et le premier sans marchands, puis nous rendons au temple de Nandamannya et ses fresques tantriques, avant de nous aventurer dans le monastère voisin. Un vieillard nous guide dans les galeries de ce monastère souterrain. Pas grand-chose à voir à part l’originalité de ce lieu. Nous laisserons un billet à notre guide improvisé pour le remercier de ses gestes explicatifs, pas toujours très compréhensibles.

Calèche Bagan Myanmar

Il est temps de faire une halte rafraichissement et toilettes au village Minnanthu dont une habitante nous fait faire le tour. C’est très attrape-touriste mais on se prête au jeu au milieu des maisons alimentées aux panneaux solaires. Ce sera l’occasion pour Nicolas de tester le tanakha (voir plus haut), généralement réservé aux femmes. Encore une fois on vous proposera d’acheter des souvenirs en tout genre et on vous répètera de nombreuses fois que l’argent manque dans le village, jusqu’à demander explicitement une donation. Direction ensuite le temple de Lemyetha, seul temple blanc que nous ayons vu à Bagan, et par conséquent assez majestueux. Puis nous finirons par les fresques des temples de Payathonzu, Thambula et Tayok Pyi (précisons qu’on ne peut plus monter à l’étage de ce dernier). Comme la veille, nous dînons d’un copieux curry birman au Ya Tha Gabar déserté par les touristes avant de passer une dernière nuit à la May Kah Lar Guesthouse. Le service y est excellent, grâce au seul anglophone de l’auberge, efficace et aux petits soins.

Lever de soleil Temples Bagan

Préparatifs et arrivée au Myanmar

Ca y est, nous sommes de retour sur les routes asiatiques un an et demi après notre retour du Cambodge. Après avoir travaillé un an sans relâche, il est temps d’utiliser nos jours de congés dûment mérités. Suivant les conseils d’autres voyageurs et de nos amis, nous choisissons le Myanmar, très en vogue en ce moment (un peu trop comme vous le verrez plus tard), surtout parmi la communauté expatriée de Singapour. Nous avions donc environ une dizaine de personnes pour nous conseiller avant notre départ !

Barefooting à Changi Airport

Le voyage au Myanmar se prépare à l’avance avec trois incontournables : achat des guides du Routard et du Lonely Planet (Kinokuniya à Takashimaya), visa à l’ambassade du Myanmar de Singapour (45 SGD, inscription sur internet, deux passages à l’ambassade, visa prêt en quarante-huit heures), retrait d’USD (billets en très bon état et postérieurs à 2006 pour éviter tout refus). HSBC Premier et notre compte multi-devises nous ont été d’une grande aide en nous permettant un retrait sans frais de 3 000 USD (on a visé large !).

Départ à 17h20 le vendredi  7 février, c’est parti pour l’aventure !

Au-revoir Singapour

Arrivés à Yangon trois heures plus tard à 18h50 (une heure trente de décalage horaire), nous changeons 1 000 USD à l’aéroport à un taux très intéressant grâce à nos billets de 100 USD qui s’échangent au meilleur taux (1 USD = 982 kyats). Nous passons moins de vingt-quatre heures à Yangon sur lesquelles nous reviendrons plus tard. En attendant, place à Bagan.

982 000 kyats

Gong Xi Fa Cai! (Nouvel An Chinois)

Un peu en retard mais Gong Xi Fa Cai à tous ! C’est par cette phrase chantante (le chinois est bien moins monocorde que le français) que l’on se souhaite la nouvelle année lunaire, plus importante que le nouvel an grégorien. Autour du nouvel an chinois l’activité est ralentie, les rues paraissent vides et les grandes enseignes de supermarchés parfois ouverts 24/7 sont fermés pendant deux jours pour l’occasion. Cette année, le nouvel an chinois est tombé vendredi 31 janvier et samedi 1er février. Par conséquent, de nombreux commerces étaient fermés du vendredi au lundi inclus.

Toutefois, avant le calme plat c’est la tempête et une certaine effervescence anime Chinatown depuis au moins deux semaines avec un marché organisé dans tout le quartier piéton (type marché de Noël). Le vendredi précédent le nouvel an chinois, une grande parade était organisée, bloquant New Bridge Road (l’une des principales artères de la ville), décorée de nombreux chevaux plus grands que nature, l’année du cheval étant sur le point de débuter. Les grandes enseignes organisent des soldes pour le nouvel an chinois. Celui-ci dure environ deux semaines avec des visites à faire à la famille, de grands nettoyages à organiser, des « ang bao » à préparer, etc. Chacun rembourse ses dettes et termine ses affaires en cours afin de prendre un nouveau départ avec le nouvel an.

Le nouvel an chinois est définitivement très familial puisqu’on passe deux jours en famille. Le dîner précédent le premier jour est l’occasion de se retrouver en famille restreinte avant de rendre visite à la famille élargie le lendemain et le jour suivant. On se présente avec deux oranges ou mandarines que l’on offre à la maîtresse de maison, qui en offrira deux en retour au départ de ses invités. Les adultes offrent aussi des « ang bao » aux jeunes adultes non mariés, aux enfants et au personnel de maison. Un « ang bao » est une enveloppe rouge et/ou dorée (couleurs de la prospérité) qui contient quelques billets neufs. Cela donne lieu à des heures de queue aux guichets des banques durant les deux semaines précédant le nouvel an, c’est assez impressionnant. Après le nouvel an, la queue se déplace des guichets aux automates de dépôt d’espèces. Il est alors amusant d’observer cette foule de jeunes célibataires pour lesquels il faudrait organiser des « speed datings » devant les banques.

Robin, notre ami anglo-singapourien nous a invités à passer le samedi dans sa famille. Nous sommes venus avec nos deux oranges chacun. Joana a profité de la tradition pour acheter et porter des vêtements neufs pour l’occasion. On est par ailleurs censé éviter le noir, tout en privilégiant le rouge. Il faut également éviter de parler de personnes décédées. Nous avons eu l’occasion de déguster de délicieux plats chinois, peranakans (chinois des détroits, de Malacca et Singapour, donc) et cantonais préparés par la mère de Robin, dont le père est d’origine cantonaise. Après un copieux repas, Robin nous a appris à jouer au mahjong, sorte de rami chinois qui utilise des dominos (pour faire simple !). Puis nous avons dérivé vers une partie de poker en famille, avec cave à dix dollars ; même en famille, le jeu est toujours question d’argent dans ce coin du globe.

Finalement, nous étions plus excités par le nouvel an chinois que par Noël ou le nouvel an grégorien, puisqu’il est plus important que ces deux fêtes à Singapour.

PADI Advanced aux îles Riau (Indonésie)

Merci à Sylvaine pour certaines des photos ci-dessous.

Riau Islands, IndonésieL’Open Water ne nous ayant pas suffi, nous avons décidé de passer notre Advanced. La saison des pluies battant son plein en Malaisie au mois de Novembre, nous avons embarqué pour un « boat trip » dans les îles isolées de Riau (Indonésie). Après avoir convaincu quatre amis, nous avons rudement négocié avec Amazing Dive une remise de 15% compte tenu de la taille de notre groupe et du fait que nous avions déjà passé notre Open Water avec eux.

Lauréats du PADI Advanced

La veille de notre départ, autour d’une shisha sur Boat Quay, les discussions vont bon train quant au nombre de cannettes de Tiger Beer à emporter à bord. Nous optons finalement pour trente-six, soit un pack de trente et un pack de six, pas franchement pratiques à se trimbaler dans les bus pour rejoindre le terminal Tana Mera, au Nord-Est de Singapour. Avant de grimper dans le ferry, nous nous répartissons notre butin et en profitons pour acheter quelques bouteilles d’alcool et cigares cubains détaxés. Pas de limite de volume, puisqu’on ne sera pas contrôlé au retour (nous ne cautionnons pas la contrebande pour autant !).

Nicolas

Le trajet pour rejoindre le MV Nautica, notre bateau pour le week-end, se résume à une traversée pour rejoindre Batam, l’une des deux îles indonésiennes les plus proches de Singapour et privilégiée pour les week-ends courts depuis la Cité-Etat. Arrivés à Batam, nous payons un visa de trois jours pour dix dollars américains, puis nous prenons un bus qui nous amène en dix minutes au port de l’île où s’affrontent les yachts d’oligarques russes. C’est parti pour quarante-huit heures en mer ! Comme sur tous les bateaux, les cabines sont petites et l’on peut vite avoir l’impression d’étouffer. Nous découvrons avec bonheur l’espace repos du bateau constitué de matelas en plein air, simplement protégés d’une bâche.

La table des Français du MV Nautica

En attendant la nuit, nous ouvrons notre première bière en écoutant le briefing du week-end. Nous sommes une douzaine de plongeurs, cinq professeurs et l’équipage, soit une bonne vingtaine à bord. Les groupes sont divisés en sept Advanced, deux Rescue (niveau suivant) et trois Leisure. Nous apprenons avec bonheur que Mahasti, rencontrée à Tioman lors du passage de l’Open Water, a changé son emploi du temps pour se joindre à nous. Elle sera notre accompagnatrice durant le week-end. Le dîner nous est servi, bon et copieux, puis nous investissons le coin repos avec jeu de cartes, couvertures et scotch whisky en attendant la venue du sommeil.

Programme du week-end de plongée

Samedi matin réveil à 8h30 pour la première plongée. Il s’agit d’une « drift dive », plongée lors de laquelle on se laisse porter par le courant. Dommage que la visibilité n’ait pas été au rendez-vous et que la couleur de l’eau soit plutôt verdâtre car, au-delà de cela, se laisser porter par le courant est extrêmement agréable. Le petit-déjeuner, toujours copieux, nous est servi alors que nous nous rendons à notre deuxième « spot ». Les paysages sont incroyables, pas d’habitations, seulement une myriade d’îlots verdoyants et aux plages de sable blanc, ainsi que quelques bateaux de pêcheurs de ci de là. Des images de Rinca, Komodo et Flores, autres îles indonésiennes visitées en juillet 2012 nous reviennent en mémoire.

Fonds marins des Riau Islands

C’est parti pour la deuxième plongée. Cette fois on joue au limbo sous l’eau en essayant de passer sous une corde tendue, sans toucher si la corde, ni le fond, afin de vérifier que nous contrôlons notre stabilité. De retour sur le bateau pour déjeuner, nous comprenons la fameuse devise des plongeurs : « Dive. Eat. Sleep. » Pendant que Charlotte, Adrien et nous sommes en train de nous reposer, Sylvaine et Charles qui passent leur Rescue ont fréquemment des exercices de sauvetage à réaliser à l’improviste. Le Rescue semble être une étape éprouvante pour les plongeurs puisqu’ils se doivent d’être sans cesse sur leurs gardes, « toujours prêts » comme les scouts !

Rescue divers en action

Troisième plongée de la journée, la moins intéressante du week-end puisqu’il s’agit d’une plongée d’orientation durant laquelle on doit se déplacer à l’aide d’un compas suivant des formes géométriques. On réalise ces exercices en duo avec son buddy, l’un gérant le compas et l’autre le mouvement en avant. Problème, avec un fort courant on a souvent du mal à retrouver son point de départ. Même l’instructeur qui nous accompagnait était perdu donc nous sommes remontés à la surface au terme du dernier exercice puisque nous ne retrouvions pas le groupe.

Joana

Pause un peu plus longue pour attendre la tombée du jour et la redoutée plongée de nuit. Charlotte et Joana ne sont pas rassurées mais Adrien et Nicolas tentent tant bien que mal de les motiver pour cette plongée particulière. Ca commence mal puisque nous sommes les premiers à monter sur notre bateau pneumatique qui tombe en rade alors que nous attendons les autres plongeurs à la surface de l’eau. De quoi paniquer un peu plus. Après quinze minutes d’attente à la surface, nous plongeons enfin pour découvrir que nos lampes n’éclairent quasiment rien. A cause du courant et du peu de visibilité, les coraux semblent surgir face à nous.

Nicolas

Nicolas trouve cette sensation incroyable : puisqu’on ne voit rien, on a véritablement l’impression de flotter, voire de voler au milieu de nulle part, procurant une sensation de liberté difficilement égalable. Malheureusement, Joana se sent oppressée par les coraux et les palmes des autres plongeurs qui surgissent de nulle part. « Breaking point » quand le groupe de plongeurs devient une masse confuse au lieu de la formation étalée prévue au départ. Joana panique et demande à remonter au grand dam de Nicolas. Nous regagnons donc le bateau, seuls avec un instructeur. Joana va mieux et Nicolas est rassuré quand Adrien lui confie que la plongée était pourrie du fait de la mauvaise visibilité et du trop grand nombre de plongeurs agglutinés.

Sylvaine

Dimanche matin, on repart pour une dernière plongée technique, la « deep dive » ou plongée profonde. Arrivés au fond, le courant est si puissant que malgré nos efforts et le fait que nous sommes alignés et accrochés les uns aux autres, il nous est impossible de rester immobiles. Dans une succession de mouvements ralentis, nous reculons avec lenteur. On se croirait en apesanteur. La sensation est lunaire et nous regrettons de n’avoir pu filmer cela. Prochaine étape : achat d’une GoPro, caméra tout terrain qui peut descendre à quarante mètres. En jouant à Superman, nous rejoignons un mur de coraux pour admirer la vie qui s’y trouve : étoiles de mers, poissons clown, raies colorées, etc.

Charlotte et Adrien

Notre dernière plongée est une plongée de loisirs que nous effectuons avec Mahasti. Nous avons tôt fait de perdre le reste du groupe pour rester à trois et essayer de débusquer des raies, en vain. Encore une fois nous nous laissons porter par le courant, parfois les pieds en l’air pour fouiller du regard sous les rochers, en parsemant notre parcours de quelques galipettes. Quelles agréables sensations !

Charles

De retour sur le bateau, il est temps pour Charlotte, Adrien et nous de répondre aux nombreuses questions de notre test théorique. Bières à la main, nous nous répartissons les chapitres avant de partager généreusement nos réponses. Nos comparses étrangers semblent étonnés par un tel procédé que nous qualifions d’ « efficacité à la française » ! Celle-ci ne nous empêchera pas de faire quelques fautes. Le retour est passé à jouer aux cartes, à bouquiner et remplir notre carnet de plongées. Comme prévu, la douane ne contrôle pas le bateau au retour (seulement nos passeports) et nous accostons au Nord de Singapour en milieu de soirée après avoir dîné sur le bateau.

Test théorique du PADI Advanced à la Tiger Beer

Nous rentrons nous coucher des souvenirs plein la tête et un nouveau projet pour mai : une semaine de plongées à Sipadan en Malaisie, l’un des plus beaux spots du monde. A suivre, donc…

Plongeur en action

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PADI Open Water à Pulau Tioman (Malaisie)

Pendant notre périple asiatique en 2012, nous avons tenté l’expérience de la plongée sous-marine dans des eaux exotiques. En effet, après de nombreuses excursions en snorkeling (tuba en anglais), nous avons eu envie de passer au niveau supérieur en allant taquiner le poisson dans son environnement.

Nous avions longuement hésité à passer notre Open Water (première certification de plongée) à Koh Tao en Thaïlande mais à l’époque environ 300 euros nous paraissaient une somme énorme. En réalité, c’est très peu cher pour l’Open Water et à en croire les témoignages les plongées sont vraiment très agréables. Donc, si vous êtes à Koh Tao, foncez. Nous avons finalement décidé de passer notre Open Water un an plus tard, une fois installés à Singapour. Sur les conseils de Charly et Chloé, nous avons choisi Amazing Dive.

L’avantage de passer son Open Water à Singapour est que vous n’avez pas besoin de jours de congé, ni de prendre l’avion. On commence par passer la théorie dans son centre de plongée. Celle-ci se divise en deux séances, le soir en semaine. Chacune dure deux heures ; sauf si vous tombez sur une famille spécialisée dans la question débile et le coupage de paroles. On vous avertit tout de suite, pas besoin de potasser furieusement le livre fourni, le test est open-book, open-je-parle-avec-mon-voisin. Sur quatre-vingt questions nous en avons eu une de fausse (la même, étrange…). Il faut 70% de bonnes réponses pour valider la théorie. C’est très facile si on fait au moins l’effort de regarder attentivement les vidéos.

Deuxième  étape : la piscine. Première torture, la séance commence à neuf heures du matin, un dimanche… On continue les réjouissances avec des exercices sans grand intérêt dans une piscine peu profonde et avec une trentaine d’autres personnes qui barbotent joyeusement. Le bon point est qu’en sortant de la piscine toute trace de gueule de bois est effacée. Cela permet également de tester son équipement et de se rendre compte que le tuba de Nicolas fuit.

Arrive le moment tant attendu du week-end à Pulau (île en malais) Tioman, île paradisiaque de la côte Est malaisienne. On part en car avec des gens d’autres clubs, que l’on avait déjà croisés à la piscine. En fait, peu importe le club que l’on choisit, les prix sont presque équivalents et l’on partagera les mêmes activités. Nous arrivons à Mersing vers minuit et embarquons sur le bateau de plongée. C’est parti pour une traversée horrible : le bateau sent l’essence, certains sièges sont défoncés et il pleut à travers le toit. On essaye malgré tout de dormir car le lendemain on se réveille avec les poules. Nous arrivons à Pulau Tioman à trois heures du matin et nous fonçons dans notre chambre que nous partageons avec deux chinoises. Le confort est sommaire mais c’est propre et ça suffit.

Premier jour de plongée consacré aux répétitions des exercices déjà effectués dans la piscine. On s’ennuie, on prend froid et on éternue sous l’eau dont la visibilité est plutôt moyenne. Passons sur cette journée, nous allons nous coucher bien fatigués après trois plongées.

Le lendemain, nous effectuons une dernière plongée d’exercices avant d’attaquer la seule partie intéressante du week-end, une plongée découverte d’environ une heure. Beaucoup de poissons clowns (Némo), des poissons de toutes les couleurs, des raies bleues et oranges et surtout la découverte de Joana : une tortue que nous avons poursuivie sur quelques mètres.

Après le déjeuner c’est déjà l’heure de rentrer, notre Open-Water en poche. Des dauphins viennent nous faire un bref coucou sur le chemin du retour. Nous fêtons notre Open-Water au Burger King, décevant comme ce week-end. Toutefois, nous pouvons faire des plongées intéressantes et nous avons fait une belle rencontre : Mahasti, Française instructeur de plongée qui a tout plaqué pour se consacrer à sa passion.